“Technique de l’intention paradoxale“ pour lutter contre l’insomnie

par | Oct 20, 2022 | INSOMNIE | 0 commentaires

Avez-vous déjà essayé de rester éveillé pour vous endormir ? D’une certaine manière, voici la façon dont nous pourrions résumer en quoi consiste la technique de l’intention paradoxale. Une intervention psychologique pour lutter contre l’insomnie.

Qu’est-ce que la technique de l’intention paradoxale ? 

Sûrement une fois dans votre vie, vous avez utilisé ce que nous connaissons populairement comme la psychologie inversée. Surtout, si vous êtes un parent, nous parlons de cette petite astuce qui consiste à dire le contraire de ce que nous pensons pour manipuler en quelque sorte l’opinion de l’autre personne (dans ce cas, les enfants). 

La technique de l’intention paradoxale est une sorte de cousin germain de la psychologie inversée, mais appliquée consciemment avec soi-même. C’est une stratégie thérapeutique que certains professionnels conseillent ; et qui consiste à demander au patient de continuer à penser à tout ce qui crée un inconfort émotionnel et psychologique. Au lieu de l’éviter ou d’interposer des outils qui font tomber les pensées négatives, elle nous force à rester dans la difficulté. 

Cette stratégie thérapeutique trouve son origine dans le courant humaniste prêché par le logothérapeute Viktor Frankl, même s’il est vrai qu’elle a évolué au fil de ces dernières décennies. 

L’intention psychologique qui est cachée dans la technique de l’intention paradoxale est que le patient ne lutte pas contre les raisons pour lesquelles il est allé consulter un médecin. Au lieu de cela, il lui est conseillé de les maintenir, de les améliorer et même de les développer. Plus elles seront présentes, plus un sentiment de paradoxe sera généré chez cette personne. Grâce à ces paradoxes, ce que vous obtenez est un changement de comportement des patients souffrant d’insomnie ou de troubles de la parole (par exemple, ceux qui ont tendance à bégayer).

lutter contre l’insomnie

Comment la technique de l’intention paradoxale est-elle appliquée dans le domaine du sommeil ? 

Certes, l’exemple qui peut le mieux illustrer l’application de la technique de l’intention paradoxale est celui du sommeil. Imaginez une personne qui souffre d’insomnie et qui va chez un spécialiste pour la résoudre. Si le psychologue veut suivre cette stratégie thérapeutique, ce qu’il conseillera à son patient n’est pas de lutter contre l’insomnie, mais de l’adopter. 

Lorsque ce qui suit a déjà échoué (ne pas consommer de boissons contenant de la caféine, pratiquer plus de sport, se coucher avant, utiliser de la musique d’ambiance…). Ce que le psychologue conseillera, c’est que le patient s’efforce de ne pas dormir, en exténuant par exemple des actes quotidiens tels que lire ou mettre la radio. Selon la technique de l’intention paradoxale, le patient finira par être tellement fatigué de faire ces efforts pour ne pas s’endormir, que curieusement ce qui se passera, c’est qu’il finira par s’endormir.

En l’expliquant de manière plus technique, ce que ce type de stratégie permet d’obtenir, c’est un patient avec moins d’anxiété anticipative. C’est-à-dire la peur de rester insomniaque, de ne pas dormir, de se lever le lendemain épuisé et de ne pas être performant au travail (ce qui est plus ou moins le mode de progression). Un cercle vicieux de pensées négatives qui accélèrent et augmentent l’anxiété. 

En appliquant la technique de l’intention paradoxale, les attentes du patient sont brisées. Par ailleurs, il fixe son intention et ses efforts exactement à l’opposé des raisons pour lesquelles il est venu consulter. Cela lui donne un plus grand contrôle. Car théoriquement, vous n’avez pas à faire autant d’efforts pour obtenir quelque chose que vous avez déjà obtenu contre votre volonté. À partir de ce moment-là, tout est entre les mains du dormeur. Le problème est qu’il n’est pas toujours facile d’accepter que les symptômes doivent s’accentuer. 

Pour en finir, le thérapeute doit effectuer une évaluation de la propre évolution du patient et vérifier s’il a réussi à rester éveillé, ou au contraire a atteint l’objectif. C’est-à-dire s’être endormi sans le souhaiter (en brisant ainsi le schéma négatif).